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    Sans traumatisme aucun, libre de tout scrupule,

    Dans la sérénité issue du lâcher-prise,

    Dont mon âme a acquis la parfaite maitrise,

    Placide, je m'endors aux bras des crépuscules.

     

    Bercé dans la candeur d'une douceur paisible,

    Mon corps, abandonné à son anesthésie,

    Laisse, une fois de plus, mon esprit affranchi

    Planer dans l'au-delà des sphères invisibles.

     

    Tel un songe indiscret, troublée de souvenirs,

    Au voile de ma nuit, une ombre s'insinue,

    Dans son impertinence ostensiblement nue,

    De quelque fantôme que j'eus aimée séduire.

     

    Aux caresses des draps de mes mains insomniaques,

    Dans l'inconscience, en sa nostalgie somnambule,

    Ce spectre du passé hante, sans préambule,

    Tout l'indomptable émoi d'un rêve aphrodisiaque.

     

    Eperdue de baisers, l'empreinte sémaphore

    De cette frénésie a éveillé l'essence

    De mes sens, à présent, épris de rémanence,

    Jusque dans l'insolente audace de l'aurore.

     

    Sans traumatisme aucun, libre de tout scrupule,

    Mon âme avait acquis la parfaite maitrise

    De la sérénité issue du lâcher-prise…

     

    Hâte de m'endormir aux bras du crépuscule!

     

    L.


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    Je me suis consumée pour toi

    Plus qu'une vulgaire brindille,

    Tandis que blasée, sans émoi,

    De ta flamme de pacotille,

    Sans cautériser l'autrefois,

    Tu seras demeurée stérile,

    Ignorant mon cœur aux abois

    Dans ses élans vains et futiles.

     

    Si tu n'avais jeté l'espoir

    Au feu silence des aveux,

    Tu aurais pu t'apercevoir

    Qu'il n'est point de fumée sans feu.

    En pêchant dans l'ostentatoire,

    Mon bien fut l'ennemi du mieux,

    Que j'en courus à l'abattoir,

    N'ayant plus de prix à tes yeux.

     

    Celui de tes rêves d'enfant,

    Sans délai, s'est mis à flamber,

    Tant et si bien que, doublement,

    Mon cœur s'y est fait allumer.

    Sous la cendre, éternellement,

    Bien moins endormi qu'éveillé,

    Avouerai-je, finalement,

    Combien l'Amour m'a… consumée!

     

    L.


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    De portée ancestrale, à la fleur de son âge,

    Dans leur inspiration d'aspiration sans trêve,

    Mes songes dévoués à câliner ses rêves

    Ont empreint les siècles d'un récurrent message.

     

    Aux confins de ces mers aux furies assassines,

    Dans des temps disgracieux, au mépris du danger,

    Sous combien de soleils aurais-je recherché

    A émouvoir ton cœur, ô royale Dauphine?

     

    Charriée par les marées, occultée par la brume,

    Dans l'espoir éternel, j'ai suivi mon étoile…

    Que m'importaient les vents! s'ils déchiraient mes voiles,

    Imitaient-ils mes mains sur ses nobles costumes?

     

    En marin aguerri aux dimensions mystiques,

    Je sens poindre à présent cette terre promise,

    Dont le dessein flouté, aux promesses exquises,

    Dénude, peu à peu, l'horizon magnifique.

     

    Sa tendresse m'attend, je la pressens, fébrile,

    Ainsi qu'un doux embrun s'exhalant de l'Amour,

    Tandis que l'heure approche, enfin, de mon retour,

    En ce terme, promis, de notre rude exil.

     

    L.


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