•  

    Je ne fais pas partie de ces plantes sauvages,

    Qui à peine arrachée repousse avec outrage,

    Et si vous l'ignorez, sans lumière et sans eau,

    Je ne donnerai pas aussi cher de ma peau.

     

    Si vous me piétiniez, je resterai à terre.

    Cette fébrilité, j'eus mieux fait de la taire.

    Pourtant je ne suis pas la fleur assez fragile

    Dont l'agonie serait éphémère et facile.

     

    Pour ressasser cela, j'aurai le temps qu'il faut:

    Que l'engrais favori manquait à mon terreau.

    Mon rêve aurait été de peupler le jardin

    Où vos pas nonchalants vous conduiront demain.

     

    Pour vous j'aurai eu joie de refleurir encore,

    Ne serait-ce un instant, d'enjouer votre décor.

    Mais je vous remercie d'avoir eu la main verte,

    D'être celle pour qui je me serais ouverte.

     

    Ne faisant pas partie de ces plantes vivaces,

    Qui à peine arrachée repousse avec audace,

    Je ne renaitrai pas aisément de mes cendres,

    Ni au prochain printemps, puissiez-vous le comprendre.

     

    L.


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    Que m'aurait enseigné une banale vie

    Comblant tous mes désirs, sans un effort aucun;

    Si je n'avais jamais eu qu'à tendre la main

    Pour satisfaire la moindre de mes envies?

     

    Que m'aurait apporté une neutre existence

    Où, sans rien demander, tout m'eut appartenu?

    A quel point je t'aimais, l'aurais-je vraiment su

    Sans ce manque de toi et sans cette souffrance?

     

    Si mon destin s'était accompli sans douleur,

    Aurais-je deviné que la vie est précieuse?

    Sans saisissant contraste, aurais-je été heureuse?

    Aurais-je profité des instants de bonheur?

     

    Sous un ciel toujours bleu, sans l'ombre d'un nuage,

    Sans la pluie, je n'aurais pas connu l'éclaircie,

    La splendeur irisée de l'arc-en-ciel aussi,

    Les couleurs des saisons changeant le paysage.

     

    Sans peine et, donc, sans joie, quel en serait le prix?

    Pourrait-il y avoir guérison sans blessure?

    Quel charme aurait la Vie sans ses égratignures?

    N'en perdrions-nous pas toute sa poésie?

     

    L.


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    Dans une atmosphère lumineuse et troublante,

    Se mêle le ballet des étoiles filantes

    Sous le scintillement de la voute étoilée,

    Tel un feu d'artifice épique et coloré.

     

    Et j'imagine, en contemplant ainsi les cieux,

    Voir briller ces mêmes paillettes dans ses yeux,

    En confessant, en secret, aux constellations,

    Mes plus indicibles vœux à son attention.

     

    La caniculaire chaleur, sans équivoque,

    De cette nuit, au semblant estival, évoque

    Les effluves calorifiques de sa peau.

    Fiévreux délire, ici nullement à propos,

     

    Ces feux du Ciel en auraient ranimé la flamme,

    Où l'évaporation parfumée de son âme,

    Dans son éclat, ne trouble pas que l'empyrée,

    En un feu d'artifice épique et coloré.

     

    L.


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  •  

    Il y a ceux qui, et les autres,

    Les bons et les mauvais apôtres,

    Les conventions, les interdits,

    Tout ce qui blasphème la Vie.

     

    Branches pourries, vilains canards,

    Evitons donc leurs traquenards,

    Leurs jugements, l'indifférence.

    Qu'importe au fond les apparences!

     

    Restant concentrés sur nos quêtes,

    N'adhérons pas aux étiquettes

    Que certains, d'un ultime affront,

    Tentent de coller sur nos fronts.

     

    Libres dans nos anonymats,

    Laissons-les à leurs apparats,

    Dans l'avoir ou dans le paraitre,

    Malheureux de n'être dans l'être.

     

    Car vous qui cherchez le Bonheur,

    Pour peu d'oublier vos rancœurs,

    Vous pourriez le trouver sur l'heure

    Bien à l'abri dans votre cœur.

     

    Ce que je suis est un problème?

    Tant pis! Je resterai moi-même,

    Malgré l'exil ou l'anathème!

    yes 

    Bienheureux est celui qui… AIME!

     

    L.


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    En dehors de tout protocole,

    J'avais pour elle une addiction,

    Qui n'a toujours rien de frivole.

    Mais voilà, ma Muse s'envole,

    Insaisissable émanation.

     

    C'est vrai, elle était mon idole,

    Je ne crois pas, en déraison,

    Et l'indispensable boussole,

    Je vous en donne ma parole,

    De mes pensées, de ma raison.

     

    Dans une insensée hyperbole,

    Dès lors, valse mon horizon.

    Les mots dansent la farandole

    Sur mes sentiments bénévoles,

    Trahissant mes inspirations.

     

    Egaré, mon esprit s'étiole

    Dans son manque d'affiliation,

    N'ayant plus d'autre aspiration,

    Devant ce bonheur qui s'envole,

    Que d'inventer des idées folles

    Pour lui prouver sa dévotion:

     

    Saisir au vent son auréole,

    Dans un filet à papillons,

    En prenant toutes précautions,

    Pour ne pas lui froisser ses ailes…

     

    Pour ne pas la froisser. C'est… Elle!

     

    L.


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