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    Je nous imaginais promenant sur la plage

    Dans l'air revivifiant, sous une pluie d'écume,

    Que déjà je sentais l'embrun sur nos visages,

    Majestueuse Sirène échappée de la brume.

     

    Le chant des coquillages rythmait, par sa lenteur,

    Le long cheminement de nos pas accordés

    Sous le ciel du couchant mélangeant ses couleurs

    Au très vaste horizon de la mer argentée.

     

    Je nous imaginais dansant au bord des vagues,

    Mon corps de tout son long à ton corps amarré

    Sous ce rayon de lune, et mon âme divague

    Dans l'harmonie du flux et reflux des marées.

     

    Ainsi bercées par la mélopée de la mer,

    Dans cet enchantement, assises sur le sable,

    Nous aurions écouté cet étonnant concert

    Des mouettes, crustacés et goélands affables.

     

    Je nous imaginais étendues sur la grève

    Et laissant libre cours à notre inspiration,

    Et ton ravissement aurait béni mon rêve

    Sous le grand chapiteau de la constellation.

     

    L.


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    Comme la brume au temps d'automne s'évapore,

    S'efface ton reflet dans l'onde du silence.

    Je guette avidement ton moindre sémaphore

    Aux sables émouvants où s'enlise l'absence.

     

    Etoile filante de mon voeu, chaque aurore

    Eveille, malgré moi, l'écho d'une souffrance

    Quand au soir, éperdues, dansent les métaphores

    Au charme clandestin d'un essor de conscience.

     

    Ermite de l'amour, orphelin de ton cœur,

    Je m'en vais, errante sur le chemin des âmes

    Qui longe le marais stagnant de ma douleur,

    En espérant t'y rencontrer, sublime flamme.

     

    Qu'importe la complexité du labyrinthe,

    J'en ai connu d'autres dans les abords du Nil!

    Tes sentiments n'en sont pour autant hors d'atteinte;

    Mon bonheur éthéré ne tient plus qu'à ce fil.

     

    Le sort peut s'amuser à mêler nos empreintes;

    La cécité exerce à des jeux plus subtils.

    Guidée par ce désir que j'ai de ton étreinte,

    Je parviendrai à toi dans l'émotion fébrile.

     

    L.


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    A croire encore que les cieux

    Pourraient nous tomber sur la tête,

    Certaines croyances sont bêtes;

    Ne soyons pas superstitieux.

     

    Depuis que le chat noir a tourné les talons

    Dans l'embarras du choix d'aller à droite, à gauche,

    Au lieu de filer droit et, face à sa débauche,

    Je me suis retrouvé perdue, sans étalon.

     

    Sans nul effet indésirable,

    J'aurais pu ajouter du sel

    A notre lien émotionnel

    En te renversant sur la table.

     

    Mais, tu m'as fait passer sous l'échelle sociale

    Et je ne suis plus, à tes yeux, que rien du tout.

    Pauvre de moi, qui n'entendais plus tes coucous,

    Mon espoir passe l'arme à gauche, est-ce normal?

     

    Tu as osé briser mon cœur.

    Que le destin, quoi qu'il en soit,

    Te soit clément, comme autrefois,

    T'épargnant sept ans de malheur.

     

    L.


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    Pourquoi es-tu partie, pourquoi fais-tu semblant

    De n'être plus toi même aux reflets de mes yeux?

    As-tu tout oublié, honte de mes aveux,

    De nos sensualités s'épousant hors du temps?

     

    J'étais là pour t'aimer, selon tes propres mots,

    Et lever, et non point élever, l'anathème.

    Qui cherches-tu à fuir, qui ne soit pas toi-même,

    A l'écart de la sérénité du très-haut?

     

    Et si, différemment, nous nous moquons des lois,

    Je suis là à t'attendre et ton ingratitude

    A mis un poids terrible au coeur des solitudes.

    Le silence me tue que lorsqu'il vient de toi.

     

    N'as-tu point entendu mes mots pleurer sans fin,

    Dans leur chuchotement perdu entre les lignes?

    Jouis-tu réellement à être ainsi maligne?

    Garde le dictionnaire à la portée de main...

     

    Pourquoi gâcher sa chance? Elle est sans jugement

    Et l'erreur de nos choix rend plus longue la route.

    Je sais que tu comprends, je n'en ai aucun doute;

    Le lexique n'est là qu'humoristiquement.

     

    Tu avances d'un pas et recules de deux.

    Si c'était pour danser, je serai... cavalière:

    Te tenir à mon bras, comme j'en serai fière!

    Ton mutisme veillant, j'abrège les aveux.

     

    L'Oracle n'attend plus réponse à ses messages,

    Mais le surprendra-t-on d'une décision sage?

    Ton libre choix est tien, ... j'arrête l'abordage

    La fleur entre les dents, nostalgique, d'hommage...

     

    L.


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    Je rends grâce à l'amour, qui m'a rendu aveugle,

    De ne pas ressembler à ces borgnes qui beuglent,

    De leur paille ou leur poutre, amputés d'un seul œil

    Dont ils ne sauraient point en opérer le deuil.

     

    Ne soyons pas plus royaliste que ces Rois,

    D'une réputation mauvaise, de surcroît.

    Par lèse-majesté, de tout temps, je confesse

    N'avoir jamais eu d'yeux que pour toi, Ma Déesse.

     

    Jetant sur elle un œil, je n'ai su garder l'autre,

    Au vœu de demeurer à jamais son apôtre.

    Qu'importe mon servage, en souverains honneurs,

    A ma cause gagnée, j'en sortirai vainqueur.

     

    La perte de la vue amplifie d'autres sens.

    C'est un mal pour un bien, oui! de toute évidence!

    J'y ai acquis nombre talents hors du commun,

    Sans compter ce doigté d'attouchement des mains.

     

    La perte de la vue révèle d'autres sens,

    Viens profiter, veux-tu, de cette expérience.

    Près de toi, ô Déesse, que m'importe à moi

    Que les borgnes, en pays aveugle, soient rois!

     

    Je remercie l'amour, qui m'a rendu aveugle,

    De ne pas ressembler à ces borgnes qui beuglent

    Tout à la cécité qu'ils sont de leur orgueil.

    Tireront-ils un jour leçon de leur écueil?

     

    L.


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