• Point de Vue

     

     

    Je rends grâce à l'amour, qui m'a rendu aveugle,

    De ne pas ressembler à ces borgnes qui beuglent,

    De leur paille ou leur poutre, amputés d'un seul œil

    Dont ils ne sauraient point en opérer le deuil.

     

    Ne soyons pas plus royaliste que ces Rois,

    D'une réputation mauvaise, de surcroît.

    Par lèse-majesté, de tout temps, je confesse

    N'avoir jamais eu d'yeux que pour toi, Ma Déesse.

     

    Jetant sur elle un œil, je n'ai su garder l'autre,

    Au vœu de demeurer à jamais son apôtre.

    Qu'importe mon servage, en souverains honneurs,

    A ma cause gagnée, j'en sortirai vainqueur.

     

    La perte de la vue amplifie d'autres sens.

    C'est un mal pour un bien, oui! de toute évidence!

    J'y ai acquis nombre talents hors du commun,

    Sans compter ce doigté d'attouchement des mains.

     

    La perte de la vue révèle d'autres sens,

    Viens profiter, veux-tu, de cette expérience.

    Près de toi, ô Déesse, que m'importe à moi

    Que les borgnes, en pays aveugle, soient rois!

     

    Je remercie l'amour, qui m'a rendu aveugle,

    De ne pas ressembler à ces borgnes qui beuglent

    Tout à la cécité qu'ils sont de leur orgueil.

    Tireront-ils un jour leçon de leur écueil?

     

    L.


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