• Cicatrices

     

     

                                                   De larmes alarmées, qui me voilaient la face,

                                                   J'avais cru réussir à noyer mon chagrin.

                                                   Aux remous des remords, le sentiment tenace,

                                                   Accro de coeur encore en défis efficaces,

                                                   Délit de mon délire, au vertige assassin

                                                   De l'âme mal armée, remonte à la surface.

     

                                                   Ne me dis que trois mots, je t'en fais le pari,

                                                   Ne me dis que trois mots... et je serai guérie.

      

    L.

    L.

  •  

    Un verdict, hésitant, plane comme un dilemme,

    D'un suspens insouciant, bénéfique ou malsain.

    Le silence me tue, c'est bien là mon problème…

    Plus que la solitude, ô sinistre assassin!

     

    Quelle femme voudrait, oui, je le comprends bien,

    Surtout que cet humour nous fasse grimacer,

    D'un homme pré-castré dans un corps féminin,

    Dans un corps féminin, qui plus est mutilé?

     

    Ainsi qu'un couperet lacérant mes entrailles

    Le verdict tombera, sans se faire du mal,

    En m'affublant ainsi d'une nouvelle entaille,

    Reflet de mon exil infini, carcéral.

     

    Tout en vous excusant, je m'en prends à moi-même,

    A cette sensibilité à fleurs de cœur

    Où je m'émue de vous… Faut-il que je vous aime

    Pour vous souhaiter, sans moi, ici tous les Bonheurs!

     

    L'absence aura nourri, en traître, mon délire…

    Pourtant c'est elle que je risque d'épouser!

    Ou vous pour le meilleur ou elle pour le pire?

    Je m'en remets à vous… à vous d'en décider!

     

    Sinon ne dites rien, que ma démence exulte

    Comme dans ce "non" dit, vous offrant, à savoir,

    La primeur bienvenue d'une intervention culte

    Que nous deux garderons très longtemps en mémoire.

     

    L.


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  •  

     

    Sur le sable mouvant, où je me tiens livide,

    Entendras-tu mes derniers signaux de détresse?

    Me tendras-tu ta main? Je t'en prie, le temps presse:

    L'océan a déjà englouti l'Atlantide.

     

    Le vertige des mots de ce bouillon amer

    M'aura précipitée du haut de la falaise.

    Les crabes sans pudeur se jouent de nos malaises:

    Mon cri d'amour n'est plus que bouteille à la mer.

     

    Le Styx déchaîné est prêt à m'emporter.

    Même si je sombrais de ton indifférence,

    Je croirai jusqu'au bout à ta grande innocence,

    Pensant que ces requins t'auront manipulée.

     

    Le silence a trahit et détruit nos serments,

    Semer la zizanie dans nos rêves bohèmes.

    Pourquoi ferait-on du mal à ceux que l'on aime

    Pour leur prouver stupidement nos sentiments?

     

    Sauve-nous, le veux-tu, de ces flots diluviens.

    Guéris-moi de trois mots, au gage d'un aveu

    D'effluve lacrymale, encourageant nos voeux.

    Si tu ne réponds rien, je ne réponds de rien.

     

    L.


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  •  

     

    Dans notre goût commun des choses d'autrefois,

    J'aurais aimé, pour vous, écrire en vieux françois.

    Que m'eut-il importé que, seules, vous et moi

    En eussent ressenti l'unique et même émoi!

     

    Puisqu'ils ne soutiendront jamais que vos couleurs,

    Daignez que mes mots soient ici vos serviteurs

    Et les fiers destriers des élans de mon cœur,

    Portant fidèlement leurs plus nobles ardeurs.

     

    Acceptez ce discours, tant peu monologué,

    Que nulle autre que vous pourrait homologuer,

    Qui s'envole vers vous ainsi que des baisers

    Plein de bons sentiments que vous-même taisez.

     

    Vous qui semblez perdue dans votre rêverie,

    Pour votre distraction, que ces hauts mots, Ma Mie,

    Fluide source sure émanent de son lit,

    Trouvent le bon accueil, vos faveurs éblouies.

     

    D'autres trouveraient vos silences méprisants,

    De doutes je n'ai point de ce que je ressens,

    Je vous attendrai donc dans le charme d'antan.

    Non! ne me dites rien! … qui ne dit mot consent.

     

    Dans notre goût commun des choses d'autrefois,

    J'aurais aimé, pour vous, écrire en vieux françois.

    Que m'eut-il importé que, seules, vous et moi

    Eussent ce ressenti, et aimez, aimez-moi…

     

    L.


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  •  

     

    Incendiant l'horizon d'automnales couleurs,

    Préludes indécents d'un rêve de dentelles,

    Le soir en son empire a déplié ses ailes

    Dans ce temps suspendu où s'affolent les heures.

     

    Sous son lunaire éclat de jardin des plaisirs,

    Le soir, en prince, épris d'un mystère éloquent,

    Voile la nudité de nos deux cœurs aimants

    Où le silence exulte nos légers soupirs.

     

    Aux saveurs de la nuit, d'une autre éternité,

    J'entendrai palpiter ton impatient désir.

    Mon souffle sur ta peau, ainsi qu'un doux zéphyr,

    Te remémorera nos vœux d'intimités.

     

    Et la lune, enrôlée en ange annonciateur,

    Deviendra promptement messagère complice

    D'un aveu, jusque-là relayé au supplice,

    En d'éminents frissons aux sensuelles rumeurs.

     

    Alors, et plus encore éthérée que la brume,

    Ainsi qu'une envolée de battement de cils

    Au toucher délicat atteignant le subtil,

    Je viendrai m'osmoser à ton songe de plume.

     

    L.


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  •  

     

    Dans l'impression, j'en désespère,

    Parfois de tout faire à l'envers,

    Je comprends que tu sois déçue

    Que mes yeux n'aient pas reconnu

    Ta silhouette au bon moment,

    Méconnaissable au firmament,

    Quand bien même mon coeur en transe

    Avait détecté ta présence.

     

    Accorderais-tu ton pardon,

    Toi, dont cette vie a fait don

    D'une tournure d'amnistie,

    A ton amoureuse transie,

    Qu'il serait, pour toi, plus aisé

    De tuer d'un de tes baisers,

    Dans sa gratitude à genoux

    D'être venue aux rendez-vous?

     

    Puisque ainsi nos emportements

    Auront trahit nos sentiments

    De leur éclat d'amour intense

    Au déchirement du silence,

    Ne retenons plus, sans détresse,

    Que preuves de nos maladresses,

    Tels d'indélébiles aveux

    Plaidant l'harmonie de nos voeux.

     

    Nous en rirons dans le futur

    De ces cicatrices, blessures;

    Nous en rirons dans l'avenir,

    Dans l'émotion du souvenir,

    D'être l'une à l'autre tatouées

    Ainsi de secrets inavoués,

    En nos tendresses passionnées

    Qui oeuvrent pour l'éternité.

     

    L.


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