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    Tel un pantin de paille, égérie crucifiée,

    Plantée au beau milieu de son champ visionnaire,

    N'en déplaise à tout jardinier,

    J'attends, fébrilement, les deux bras grand ouverts,

    Que vienne se poser mon beau moineau blessé.

     

    Quand parfois les vents se déchaînent,

    J'imagine un ciel plus clément

    Où mon bel oiseau serait mienne.

    Vous! là! prenez-en de la graine

    Et tâchez d'être plus conscients

    De ce que vous semez au vent!

     

    Aux glaciations de son absence,

    Sachez-le bien, j'ai tenu bon,

    Saison après saison… Patience!

    Le plus dur est passé, je pense.

    Je suis sure d'avoir raison:

    Reviendra le temps des moissons.

     

    Moi, le pantin de paille, ardemment sacrifié,

    Sous l'intempérance de vos intempéries,

    Je crierai: "honte au jardinier!",

    En couvrant d'un baume d'amour le cœur meurtri

    De mon plus bel amour ailé.

      

    L.


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    Tandis que vous vous rebelliez

    Par défi des constellations,

    Mon coeur au vôtre s'est lié,

    Prisonnier de ce corps, pion

    D'un époustouflant jeu de dames,

    Et je garde en moi l'espérance,

    Dans l'hégémonie de mon âme,

    Que penche vers moi la balance.

     

    Ne fûtes-vous pour moi qu'une étoile filante

    Qui déroba mon voeu au secret d'un aveu?

    Je suis restée pour vous dans l'attente patiente

    D'un rendez-vous, en d'autres temps, sous d'autres cieux.

     

    Comprenez de quoi il s'agit:

    Taire la souffrance est un leurre,

    A l'Amour elle n'obéit

    Qu'en causant du tort au Bonheur.

    Le cancer de mes sentiments,

    En gangrenant mes vers sauvages,

    Sera l'écho de mon tourment,

    Ses séquelles au fil des âges.

     

    Ne fûtes-vous pour moi qu'une étoile filante

    Qui déroba mon voeu au secret d'un aveu?

    Je vais restée pour vous dans l'attente patiente

    D'un rendez-vous, en d'autres temps, sous d'autres cieux.

     

    Dans la peur que l'encas prit cornes,

    Sous le sort de mes émotions,

    Persiste l'effusion sans borne

    Trahie d'une vierge intention.

    La voulions-nous indélébile,

    Ou ai-je pêché, dans ma foi,

    Que déjà mon poisson d'avril,

    M'avait glissé entre les doigts...?

      

    L.


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    Eclaboussée de "sans" et frappée d'interdits,

    De ma voix sans issue, dans l'antique infortune,

    Au silence qui tue, eus-je hurlé à la Lune

    L'ineffable serment d'un pauvre coeur épris?

     

    Epris et pris au piège, au fond à son insu,

    Ayant pris tes désirs pour des réalités,

    Morfondu de soupirs sur sa rive, alité,

    D'un audacieux manège orchestré dans les Nues.

     

    Avons-nous bien le choix? N'à-t-on déjà écrites

    Les données du futur? Pour moi, un seul dilemme:

    M'a-t-on prévu l'Azur où tu me dis "je t'aime",

    Ardemment, dans la foi d'une ardeur insolite?

     

    Quand du soir au matin, ma nudité t'appelle,

    Viendras-tu, l'air de rien, y attiser nos fièvres,

    Ton corps contre le mien, tes lèvres à mes lèvres,

    Jusqu'au creux de nos reins raviver l'étincelle?

     

    Rendue, plus que jamais, amoureuse à l'excès,

    J'attends, le coeur à nu, tout du Destin parfait.

    Pour l'effet dans les faits sans faix que tu me fais,

    Je choisi de ne plus renoncer, désormais.

      

    L.


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    J'étais moi-même à peine sortie de l'enfance,

    Je ne dis point du tout cela pour ma défense.

    Dans l'ingéniosité, merveille du hasard,

    Elle m'est apparue au milieu du brouillard.

     

    Je la vis et, soudain, tout comme ensorcelés,

    Mon cœur et mon esprit furent déboussolés.

    Qu'auriez-vous dénoté sur mes joues cramoisies

    Qui n'aurait éveillé en vous des jalousies?

     

    Ainsi qu'un pincement de cordes de guitare,

    Je ressentie en moi une impression bizarre,

    Comme si l'émotion, profonde, imperceptible,

    Faisait vibrer en moi une corde sensible.

     

    Tout en semblant porter sa robe du dimanche,

    Tout le charme émouvant d'une colombe blanche,

    Elle se balançait sur une escarpolette…

    Que n'aurais-je entrepris de lui conter fleurette?

     

    Elle resplendissait sous les rais du soleil

    Ainsi qu'un jour nouveau, dans le demi-sommeil,

    Bravant l'obscurité, d'un coup vous éblouit…

    Et aussitôt… mon rêve s'est évanouit.

      

    L.


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    Le temps s'est arrêté à la pendule du salon,

    Très délibérément, pour éprouver mon impatience.

    Et pris au sentiment, dans ce haut défi de la science,

    Mon cœur déboussolé a eut raison de ma raison.

     

    Au mystère inconscient, t'ai-je reconnue d'autrefois?

    Je t'aime d'amitié d'une affection sans infection

    En mon cœur initié. Une complice affectation

    Comprend, qu'au fil du temps, je me sois attachée à toi.

     

    La vie est en sursis dans un vertige sidéral...

    Oscillant au-dessus d'une indécision d'apparence,

    Mon coeur interrompu sur le vide de ton absence

    Où mon ciel s'obscurcit dans une aphasie qui fait mal.

     

    Mon temps s'est suspendu sur le pendule de ton coeur,

    D'un printanier désir aux allures de fait d'hiver...

    J'ai froid, j'ai chaud, j'expire aussi, j'ai le coeur à l'envers,

    Et je me sens perdue,... Cent ans sont passés en une heure...

     

    La virtualité a tué notre intimité,

    Mon rêve... suicidé au contrecoup d'un contretemps.

    Ma vie s'est achevée sur le balancier du temps

    De l'horloge voilée d'un manque d'authenticité...

      

    L.


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